Publié dans Editorial

L’âge mûr !

Publié le dimanche, 05 décembre 2021

La Police nationale fête ses 60 ans d’âge. Pour le genre humain, l’anniversaire des soixante ans marque un tournant décisif de la vie. Un salarié, agent de l’administration publique ou du privé, ayant atteint l’âge de 60 ans signifie atteindre le cap de la retraite. Dans certains Corps de métier, fonctionnaires notamment, les grands commis de l’Etat (Juges, administrateurs civil, enseignants-chercheurs, etc.), la loi leur offre la possibilité de rallonger. Pour le commun des mortels (agents de l’Etat ou du secteur privé), atteindre l’âge de 60 ans ouvre automatiquement la voie de la retraite. On se retire ! On se repose ! Ou bien, pour certains chanceux, on se donne le privilège de formater le « disque dur » et on se crée d’une nouvelle activité. Etc.
A l’aube du retour à la souveraineté nationale, au départ de la Première République, l’an 1961, le Gouvernement se dote d’une entité chargée de veiller à la sécurité publique « La Police nationale ».
Calquée sur le modèlede la Police française au même titre que l’Armée malagasy et la Gendarmerie nationale, la Police nationale malagasy est chargée de la délicate mission d’assurer la sécurité publique en milieu urbain. A la différence des militaires et des gendarmes, les policiers font partie du Corps des agents de l’Etat. En effet, ce sont des fonctionnaires… « armés ». D’ailleurs, en France, la Police se trouve sous tutelle administrative et de commandement du département de l’Intérieur alors que les militaires de la Défense nationale comme ce fut le cas durant la Première République malagasy.
De 1961 à 1972, les agents de police, sous la direction de poigne du tout puissant ministre de l’Intérieur André Resampa, jouissaient de la crainte voire du respect auprès de la population. A cette époque, le bel âge de la Police nationale, la sécurité régnait dans les villes et proximité. On pouvait circuler librement sans crainte de jour comme de nuit. A Antananarivo, les noctambules et les fêtards pouvaient lécher les vitrines (sans métalliques) des arcades de l’Avenue jusque très tard la nuit. Les salles de cinéma pouvaient programmer les projections jusqu’à 1 heure du matin. On pouvait voir des agents de Police circuler faire le contrôle d’identité ou autre à n’importe quel moment de la journée et de la nuit. Ils traquaient les sans loi ni foi.
Mais tout a basculé à partir du 13 mai 1972. Quand les éléments des Forces républicaines de sécurité (FRS) ont tiré dans le tas sur les étudiants et autres manifestants sur  l’avenue de l’Indépendance (devant l’Hôtel de ville) à Analakely, du sang a coulé, des vies ont péri. Du coup,les agents de la Police nationale devinrent des « ennemis du peuple » (Fahavalom-bahoaka). A partir de ce moment regrettable, il ne s’agissait plus de respect ou de crainte mais d’un rejet tout court.
Il faut attendre les années 2000 pour que les choses commencent à changer. Le département de la Sécurité publique fournit des efforts considérables pour reconquérir l’esprit et le cœur des concitoyens. Les policiers traquent les voyous de tout acabit et l’ordre public revient progressivement. Certes, beaucoup reste à faire.
A soixante ans d’âge, l’âge mûr, la Police nationale remonte la pente et retrouvera peu à peu son lustre d’antan.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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